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Phobie de l’avion : se soigner en mêlant psychanalyse et EMDR-TABC

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Alyson doit prendre l’avion pour son travail. Depuis quelques semaines, cette peur s’est transformée en phobie. Tétanisée par l’idée de devoir utiliser régulièrement ce moyen de transport dans le cadre de son nouveau poste, Alyson me regarde tendue, l’enjeu est énorme car cette phobie met en péril son avancement.

« J’ai toujours eu peur en avion »

Alyson m’apprend qu’elle avait maîtrisé sa peur par des séances d’hypnose. Mais la dernière séance n’a pas fonctionné et elle n’a pas réussi à embarquer.

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Je lui explique que son inconscient est sa « petite fille intérieure » qui a entre 0 et 6 ans, et que cette « petite fille intérieure » est en souffrance. La douleur se cristallise sur un point d’accroche qui est la phobie de l’avion.

Ainsi, les phobies présentent l’immense avantage de permettre de vivre normalement. Sans les phobies, les analysants sont souvent en proie à de la dépression, un mal-être qu’ils ne s’expliquent pas. Grâce à la phobie, le mal-être est canalisé et la personne n’est mal que lorsqu’elle rentre en contact avec l’objet de sa phobie.Il est donc impératif de rechercher la cause de cette phobie.

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Trouver la cause première de la phobie : unique solution pour s’en défaire

Pour le cas d’Alyson, l’hypnose ici a fonctionné en superficie et n’a pas traité la cause profonde. Cela revient, si je reprends l’image de l’inconscient qui est notre enfant intérieur à mettre un sparadrap sur la bouche de cet enfant. Pendant un temps, cela a fonctionné et Alyson a pu prendre l’avion. Cependant, c’est méconnaître la force de l’inconscient qui a toujours le dernier mot ! Ainsi après un certain temps, la « petite fille intérieure » d’Alyson s’est à nouveau manifestée : elle souffre de quelque chose qu’Alyson n’a pas conscientisée et la phobie de l’avion est revenue de plus belle. La peur est devenue telle qu’Alyson ne peut plus du tout monter à bord d’un avion.

L’EMDR-TABC pour trouver le point de douleur

Je demande à Alyson de contacter sa peur de l’avion et commence à faire des tapotements issus de l’EMDR. Je fais plusieurs tours de tapotements et, étonnamment, l’angoisse d’Alyson passe très vite de maximale à moyenne. Elle ressent cette angoisse dans le ventre et a des douleurs dans le dos. Elle est stressée lorsque l’avion se met en piste, au moment du décollage et quand il y a des perturbations. Après chaque tour de tapotements, elle se sent de mieux en mieux.

J’essaie de trouver le point de douleur, mais Alyson répond à chacune de mes questions par la négative. Non, il n’y a pas eu de deuil, d’accident, d’opération chirurgicales, de traumatismes conscientisés… Tout va bien.

Soudain Alyson me dit « j’ai peur de la mort. J’aime le contrôle. Je n’ai jamais fait de parachute, ne vais pas dans les attractions des fêtes foraines non plus. J’ai trop peur. Je suis trop attachée à la vie, j’ai peur de tout. Il y a un potentiel danger sur terre et dans le ciel ».

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Je lui fais remarquer qu’elle n’a que 23 ans. C’est alors qu’Alyson me dit : « J’ai été désirée par mes parents. Je suis née sans amour. Je ne sais pas aimer ».

Alyson est née sans amour. Ce point a bien été conscientisé, elle me l’offre et je m’en empare. Elle n’a pas eu de parents aimants. Mais ces derniers lui ont raconté qu’elle avait été désirée par eux. Je trouve que ce désir n’est pas très en phase avec l’absence d’amour ressentie par Alyson. Me viennent à l’esprit ces femmes prises au piège d’un mariage, qui sont enceintes et font semblant d’être heureuses d’une grossesse, qui se réjouissent avec leurs familles respectives de l’annonce de cette bonne nouvelle, qui montrent leur joie à leur époux et qui en cachette essaient par tous moyens d’avorter du fœtus qui pousse dans leurs entrailles. Ce sont des femmes à double visage : la face cachée de ces « bonnes mères » qui ont tout fait y compris se mettre en danger pour que cet embryon se détache enfin. Une de mes analysantes qui avait été bercée par cette légende familiale selon laquelle elle avait été désirée, avait fait des séances de régression et c’était vue dans le ventre de sa mère qui essayait coûte que coûte d’avorter d’elle. Elle a eu très peur dans le ventre maternel que sa mère parvienne à ses fins. Cette peur a eu des conséquences sur son corps, ici en l’occurrence les reins. Selon la médecine chinoise les reins sont le siège de la peur. Celle analysante m’avait partagée avoir un rein très petit et un autre de taille normale. La peur ressentie dans le ventre maternel a impacté l’un de ses reins dont la croissance a été ralentie.

Grâce à la conscientisation de ces faits par le truchement de ma méthode issue de l’EMDR couplée à la psychanalyse cette analysante mais également Alyson ont pu mettre en lien les éléments dissonants dans leur relation à leur mère. Revoir toute leur enfance et adolescence sous ce nouveau prisme, à savoir que ces mères ne les ont jamais vraiment aimées, leur a permis de guérir d’un lien toxique qui se cristallisait dans leur cas, dans la phobie de l’avion.

Le lien avec la phobie de l’avion

Je fais l’hypothèse que l’avion est le ventre maternel. Le fœtus peut se sentir en « apesanteur » comme nous dans un avion. Ce ventre tangue, a des secousses, bouge, fait des bruits comme l’avion. Alyson est obnubilée par sa peur de la mort. Si la mort est tellement présente dans sa vie actuelle, et qu’il n’y a pas eu de décès par exemple d’une personne très chère lors de la grossesse de sa mère, mon hypothèse peut être valide : maman, n’a peut-être pas désiré sa fille, mais que probablement elle est allée plus loin dans ses comportements afin de faire cesser cette gestation. Si Alyson a vécu ce que je viens de décrire, elle aura une expérience traumatique de la mort avec pour conséquences l’obsession que la mort va venir, qu’il y a du danger à vivre et qu’elle est dans l’hyper-contrôle.

La séance se termine. Alyson m’informe quelques semaines plus tard qu’elle a pu prendre l’avion sans aucune crainte.
Alyson a bien vécu une expérience traumatique lors de sa gestation qui se cristallisait sur l’avion. La conscientisation de ces expériences a mis fin au traumatisme et la phobie de l’avion s’est envolée.

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