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Je n’arrive pas à jeter…

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Le goût démesuré pour l’accumulation d’objets superflus et l’impossibilité à s’en défaire méritent-ils une psychothérapie, une psychanalyse ?

Myriam me disait : « Je trouve toujours une bonne raison pour ne pas jeter ! Les étagères débordent ! Je veux conserver tous les bons souvenirs liés à tous ces objets, mes objets ! ».

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Myriam fait partie de ces personnes pour qui jeter les objets est quasi impossible. Elle en souffre mais ne fait pas partie des 5% de français pour qui cette impossibilité est une pathologie désignée communément sous le terme de syndrome de Diogène. Les objets envahissent tout leur univers et souvent limitent la circulation dans la maison. Elle se traduit par une forme extrême d’accumulation compulsive accompagnée de conditions de vie souvent insalubres. Je ne vais pas développer ce point car cela relève d’une maladie, ce qui n’est pas mon propos ici.

Mon thème va se limiter aux personnes qui ont un goût démesuré pour l’accumulation d’objets superflus et qui souffrent d’une impossibilité à s’en défaire quitte à subir un envahissement grandissant de leur espace.

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Cette tendance est accentuée par la société de consommation qui nous pousse à acheter toujours et encore. A accumuler sans que nous en ayons forcément besoin, elle crée l’envie sans besoin ! Avoir la montre vantée par untel ou le parfum par une actrice connue, c’est aussi finalement être un peu comme lui ou elle. Nous sortons de notre quotidien banal et de notre vie parfois tristounette. Et nos armoires débordent de quantité de choses. Alain Souchon le traduit parfaitement dans sa chanson : « Foule sentimentale »

D’avoir les quantités des choses
Qui donnent envie d’autre chose
Aïe, on nous fait croire
Que le bonheur c’est d’avoir
De l’avoir plein nos armoires

Pourquoi je n’arrive pas à jeter ?

Nathalie me disait : « Je n’arrive pas à jeter car j’ai peur d’en avoir besoin plus tard ». Mickael me confie à propos d’un guéridon offert par sa grand-mère préférée et dont il ne peut se défaire : « Ce serait faire mourir cette femme que j’ai adorée une deuxième fois. Ce petit meuble est le signe concret qu’elle est encore avec moi. Je regarde toujours cet objet avec émotion bien que je l’aie en permanence trouvé absolument laid et qu’il ne s’adapte pas du tout à la déco de mon appartement ». D’autres personnes vont me dire que les objets ont été onéreux ou encore qu’elles se sentent rassurées tel l’exemple de Ted qui ne peut se séparer de son ours en peluche décrépit qu’il possède depuis 44 ans : « Je sais que c’est ridicule, je suis avocat, j’ai réussi mais de le savoir là, à côté de moi dans ma chambre, ça me rassure » me dit-il d’un air contrit. Madeleine a peur de manquer un jour ; elle entasse quantité de denrées alimentaires dans une pièce dédiée. Enfin il y a les « ça peut se réparer, j’y tiens, ce sera peut-être à nouveau à la mode, c’est bête de devoir racheter si un jour on en a besoin, ça peut servir, je l’ai eu tout petit… ».

La psy qui guérit, livre de Valerie Sengler, psychanalyste EMDR-TABC

Les causes psy de l’incapacité à jeter

Une enfance traumatique

Notre enfance conditionne notre rapport aux objets ! Les enfants ayant eu des parents maltraitants ou abandonniques vont chercher inconsciemment des solutions à leur détresse et parfois trouver comme moyen de survivre un réconfort dans les objets.

Max me racontait : « Ma mère n’était jamais là, mon père d’ailleurs non plus ! Je rentrais tout seul de l’école, je mangeais ce que je trouvais. Parfois j’arrivais à l’école le matin sans avoir pris mon petit-déjeuner. Et plusieurs fois, je m’étais trompé d’habits. C’était l’hiver, il faisait terriblement froid dehors et j’étais arrivé à l’école en t-shirt. La maîtresse avait eu un mouvement de recul en me voyant et avait cherché dans la réserve à vêtements un pull chaud et une petite veste. Elle m’avait aussi fait manger ». Max continue : « J’avais un ours en peluche et un nombre impressionnant d’autres bestioles en peluche. J’étais le chef tout puissant, je pouvais leur faire subir tout. J’avais le contrôle sur ces animaux, seul domaine où j’avais la possibilité d’être libre dans ma vie d’enfant, d’exprimer mes colères, mes frustrations, mes angoisses ». Grâce à ses peluches et aux scénarios qu’il inventait, Max a pu libérer en s’exprimant les émotions liées à son vécu. C’était une soupape à laquelle ces objets lui donnaient accès.

Devenu adulte Max s’est mis à entasser et à collectionner toute sorte d’objets et peu à peu a été envahi par eux. Il reproduit inconsciemment le scénario de son enfance : « Les objets me permettent d’exister, j’ai beaucoup d’objets, donc je suis ».

Les objets lui ont permis de combler facticement le vide intérieur dont il souffrait. Ce vide existe lorsque les parents sont défaillants, absents ou encore maltraitants. L’enfant n’a pas les repères sur lesquels il peut s’appuyer pour grandir et aller ainsi de l’avant. Et comme ce vide n’a pas été réparé il continue à l’âge adulte à utiliser le même stratagème.

Max a souffert d’un manque d’estime de soi. Ce manque est une autre cause d’une enfance malheureuse. L’enfant mal aimé ou maltraité va automatiquement se dire que c’est de sa faute car il n’est pas aimable. Il ne mettra jamais en cause ses parents quoi qu’ils lui fassent subir. Accumuler des objets ; en avoir beaucoup et parfois d’une grande valeur est un moyen d’augmenter son estime de soi. Je possède énormément de chose, c’est donc que je vaux énormément !

Je conclurai sur ce point en précisant que ces manques ne peuvent se réparer que grâce à un travail psychanalytique. Les solutions trouvées par les personnes citées ne sont que des palliatifs qui leur donnent l’illusion d’être guéries. L’accumulation est bien la preuve que cela ne fonctionne pas car il en faut toujours plus.

Une éducation rigide

La manière dont nos parents nous ont élevés a toujours des répercussions sur nos comportements d’adultes. Ainsi une éducation sévère, rigide où le plaisir, la prise en compte de nos besoins, est mise de côté, va donner des adultes peu enclins à se faire plaisir. L’éducation où l’enfant n’a pas le droit d’exprimer ses émotions, ou tout simplement d’exprimer ses besoins, va donner un adulte qui utilisera souvent des injonctions telles que : « Il faut, je dois ». Il sera dans le contrôle et le plaisir n’aura que très peu de place dans sa vie. Ces adultes ne sauront pas lâcher-prise et pourront être dans l’accumulation d’objets.

Un dressage à la propreté

Ces mêmes parents auront souvent cumulé une exigence de propreté à l’encontre de leur enfant petit. L’apprentissage de la propreté se sera fait dans la sévérité. Un enfant mis sur le pot avec l’exigence de faire caca est un enfant dressé à obéir et à ne pas s’écouter. Car la propreté au-delà de la défécation pure et simple est avant tout l’apprentissage de lâcher et de donner ou de garder sur commande. Un enfant dressé au pot ne saura pas lâcher ou garder pour lui car on ne l’aura pas laissé libre d’explorer par lui-même à son propre rythme cette expérience. Ce conditionnement va en faire un adulte qui ne saura pas lâcher. Il voudra garder. Cet impératif de garder, de ne pas lâcher peut se traduire par l’accumulation d’objets.

Une fidélité familiale

L’impossibilité à jeter peut avoir sa source dans une fidélité familiale tel Marc qui ne peut se débarrasser de l’armoire, de fauteuils, de commodes… de ses parents transmis de génération en génération. Pour Marc cela équivaudrait à trahir toutes ces lignées, à les faire disparaître pour de bon car ces objets sont le témoignage de leur passage sur terre. Marc dans son travail psychanalytique conscientisera que ces objets étaient pour lui mortifères car totalement liés à des personnes décédées, qui de par leur présence prenaient d’une certaine façon vie et l’empêchaient de s’épanouir en étant lui-même. Marc étouffait dans ces objets provenant d’un autre monde et d’autres vies. Il ne pouvait pas vivre sa vie. Cette impossibilité à s’en débarrasser étant accentuée par le fait que personne avant lui n’avait osé commettre ce crime de lèse-majesté envers sa famille.

En conclusion, l’impossibilité de jeter ne devient un « problème » que si elle nous empêche d’aller de l’avant du fait d’une accumulation excessive ou d’une fidélité familiale. Il faudra, s’il y a souffrance, chercher les causes réelles qui se cachent derrière cette impossibilité pour arriver à gagner la liberté d’être soi et de vivre sa vie sans entraves.

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A lire sur le site : Au secours j’achète tout le temps !

A propos de l'auteur psy...


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2 comments

Noem says:

Pas inintéressant, mais bourré de fautes d’orthographe. Ça ne fait pas très sérieux.

Valérie Sengler, psychanalyste says:

Bonjour, merci, effectivement, j’ai eu du mal à jeter quelques fautes d’orthographe 😉 Après un travail sur moi et votre remarque déclenchante, voilà qui semble enfin fait :))

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